LA STANDARDISATION NE PASSERA PAS PAR NOUS

Les premiers jours de soleil que nous avons vécus en Provence début mars n’ont pas fait le printemps, mais quel bonheur de le sentir à portée de dodo.
A cette même période, les mises en bouteilles ont recommencé et l’un des premiers vins à s’être fait emprisonné, fut le « Rosé 2016» du Domaine Les Pallières.
Depuis le millésime 2014, nous éprouvons d’énormes difficultés à obtenir l’agrément en AOP Gigondas pour cette cuvée, avec des refus temporaires, des rattrapages, des agréments de complaisance, des remarques…, tout ceci à cause de sa couleur ; pas assez soutenue, certainement trop « naturelle » aussi, pas assez « rose » non plus ; alors cette année, nous avons décidé de ne plus prêter le flanc, de tout simplement ne plus prétendre à l’appellation Gigondas et de produire un Vin de France rosé / gris / doré Au Petit Bonheur les Pallières comme nous l’aimons, comme notre Terre nous le donne, avec ses qualités, ses défauts, mais surtout son entière personnalité ; la standardisation ne passera pas par nous.

Nous avons bien sûr gardé bien vivante la philosophie mise en place derrière ce vin il y a quelques années, ainsi que les grands principes de vinification et d’élevage suivis pour sa création ; une cueillette manuelle suivie d’un pressurage direct à basse pression et d’un débourbage naturel. Pour le départ en fermentation, un pied de cuve indigène est utilisé ; la fermentation alcoolique se déroule entièrement sous bois durant plus d’un mois ; suite à quoi la fermentation malolactique se déclenche et se termine généralement durant la période d’élevage sur lie, qui bien sûr s’achève elle-même, à la mise en bouteilles.
Un cycle assez court durant lequel se marient Clairette, Grenache et Cinsault  (un tiers de chaque), dans un environnement non-interventionniste, des plus naturels, au sein duquel le raisin et son jus sont rois, et le vinificateur simple accompagnant.

Le 2016 se caractérise par une jolie couleur « pelure d’oignon », influencée par une forte présence de la Clairette apportant la touche de « dorée » qui, associée aux nuances plus « roses » des cépages rouges, nous offre ce résultat.

Le nez est salin, frais, assez discret pour l’instant, légèrement crayeux ; en bouche ce sont des sensations d’agrumes qui dominent ; c’est frais et plein à la fois. La fin est soyeuse, aérienne, légèrement anisée et assez longue, aucune amertume ne se fait remarquer ; une personnalité bien dans la lignée des millésimes précédents.

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